Jean Girard vu par des proches

Philippe Auger, artiste peintre et prêtre, lors de ses obsèques:

« Non, Jean Girard n’ était pas un tiède. Il avait choisi de ne céder en rien, ni à la facilité, ni au tintamare. Ce matin, Radio Fourvières Berry retransmettait une interview de lui, enregistrée Iors de sa dernière exposition. A celui qui lui demandait s’il était satisfait du niveau qu’il avait atteint dans sa recherche, il répondait: 

– Non, je ne suis toujours pas satisfait. Si je l’étais, ce serait dangereux. Sans cesse, je cherche à dire plus, avec le moins de moyens possible… Certes, j’éprouve de la joie dans ce que je fais, mais j’ai toujours le désir d’autre chose! » 

Cette soif d’absolu, il l’avait déjà écrite sur le programme de l’exposition du Groupe de Bourges fin 91:

 » Face à tout ce qui rime 
avec informatique, mécanique, électronique, 
moi, j’ai choisi 
de vivre chichement 
de quelques pigments colorés
un peu d’eau
et le blanc du papier, amoureux du silence « 
.

06/11/1993, à Bourges 

Claire Girard, une de ses filles.

Bleus, Claire Girard

Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours vu Papa peindre, dessiner. Il représentait son entourage et ses proches. Ses enfants étaient souvent ses modèles, autant que les paysages au gré de ses voyages et des saisons.

Il avait avec son frère Paul, de huit ans son cadet, une relation riche de toutes les affinités qui les rapprochaient. Paul a étudié à Claude Bernard, puis a enseigné les arts au Lycée de Châlon-sur-Sâone. Leurs conversations mêlaient peinture, littérature, musique, avec beaucoup d’humour, et on les écoutait avec tant de plaisir!

Toute notre famille était imprégnée de cette richesse, chacun l’appropriant à sa manière. N’est-ce pas, Tessadit Aissaoui et Anne Girard, toutes deux artistes.

Tessadit Aissaoui, sa petite-fille

« J’étais déjà fan de ce que faisait Papy depuis toute petite, mais maintenant que je peins aussi (même si je suis loin d’avoir son niveau), j’ai l’impression de ressentir et comprendre ses émotions. Quel plaisir d’extérioriser la beauté des choses que l’on a en tête, en les créant de toutes pièces avec nos mains, et en y ajoutant notre touche personnelle (il ne s’agit pas simplement de figuratif). Je ne sais pas si c’est ce qu’il ressentait, mais j’aime à penser que c’était le cas. Merci Papy pour la transmission de ton amour pour l’art à toute ta famille. »